Victor Liautaud (ESME Sudria promotion 2013) effectue actuellement son stage de fin d'études en tant qu'ingénieur en développement au sein du bureau d'étude allemand de la société Adeneo Embedded. Dans quelques mois, une fois son titre d'ingénieur en poche, il va s'embarquer dans une aventure d'un an qui le mènera en Birmanie, avec l'association Enfants du Mékong.
Peux-tu présenter ton projet humanitaire ?
Le 3 octobre, je m'envole pour une mission humanitaire d'une durée de six mois à Mandalay, la deuxième ville la plus importante de Birmanie. J'animerai la vie quotidienne des enfants d'un centre d'Enfants du Mékong, en leur donnant des cours d'anglais et en organisant des activités extra-scolaires.
J'ai découvert l'association en novembre 2012 par le biais d'un ami, Timothée (qui partira en même temps que moi là-bas, effectuer une mission parallèle à la mienne). Par son intermédiaire, j'ai pu rencontrer Christine Lortholary Nguyen, la présidente d'Enfants du Mékong, à qui j'ai pu montrer mon envie de m'investir dans l'humanitaire et ma volonté d'aider les autres. C'est comme cela que je suis devenu un « bambou » (nom donné aux volontaires partant en mission avec Enfants du Mékong).
Pour envoyer un « bambou » sur le terrain pendant six mois, il faut compter environ 4 200 €, pour assurer les frais de transport, de vaccins, de logement, de nourriture... Pour l'heure, j'ai réuni près de 1 600 €. Il y a ainsi plusieurs façons de soutenir l'association : soit en passant directement par le profil des « bambous » dont on souhaite soutenir la mission ; soit en faisant une donation directe à Enfants du Mékong.
Ce séjour sera l'occasion pour moi de découvrir l'Asie, où je n'ai pour l'instant encore jamais voyagé et m'investir pleinement dans l'humanitaire. C'est la première fois que je participe à une opération de ce type. Mais j'ai une longue expérience du bénévolat associatif (notamment dans le scoutisme) ; je ne pars donc pas complètement désarmé.
Une fois la mission de six mois effectuée, nous avons prévu, avec Timothée, d'effectuer le voyage du retour en stop, à travers l'Eurasie. Notre arrivée en France est prévue pour octobre 2014.
Comment prépares-tu ce voyage un peu particulier ?
D'un point de vue géopolitique, la Birmanie effectue une transition de la dictature militaire vers la démocratie. Elle connaît des changements majeurs : les Birmans commencent à s'émanciper (même si les stigmates de la junte militaire subsistent) et le pays s'ouvre peu à peu au monde (les différents embargos et blocus qu'il subissait se lèvent au fur et à mesure). C'est très prometteur et je me réjouis de pouvoir observer et m'investir dans cette transformation.
En parallèle, on constate par contre de plus en plus de violences à l'encontre des minorités ethniques et/ou religieuses du pays (notamment contre les musulmans).
Afin de mieux appréhender et comprendre ces situations complexes et changeantes, je me documente beaucoup sur le pays, sur ses composantes démographiques et sur les différents conflits existants. Je suis également de près son actualité.
![enfants_mekong02.JPG]()
N'est-il pas paradoxal de s'engager dans l'humanitaire tout de suite après avoir été diplômé ?
J'ai conscience qu'il n'est pas très commun de partir en mission humanitaire à la sortie même d'études d'ingénieur. On aurait plutôt tendance à commencer notre carrière tout de suite. C'est normal. Mais après ces cinq années très enrichissantes, j'ai souhaité faire une pause d'un an pour découvrir et comprendre une autre facette du monde. Cette mission de bénévolat me permet d'associer ma passion pour les voyages et les rencontres tout en essayant d'améliorer la vie de quelques enfants.
J'ai déjà eu l'occasion de m'entretenir avec des recruteurs souhaitant m'engager dans leurs entreprises une fois mon titre d'ingénieur en poche. Quand je leur annonce que je ne serai disponible qu'à partir d'octobre 2014, ils me recommandent de rester en contact. Mon profil et mes compétences resteront intéressantes dans un an, ce qui est assez rassurant. Car même si les technologies peuvent évoluer d'ici un an, ma formation restera d'actualité et je pourrai faire valoir d'une expérience humaine importante. C'est quelque chose de très valorisable auprès des entreprises.
Si vous souhaitez soutenir le projet de Victor, vous pouvez faire un don en se rendant sur son profil « bambou » ici.